Un pas de plus vers ses rêves, oui au retour aux études

Bien-être, Exploration

Retourner aux études, même à 50 ans, c’est possible !

Daily pop heart m’a demandé de vous partager mon expérience de retour aux études…en moins de 1600 mots. Ouf ! Certainement un défi difficile que celui-là… Je donne rarement dans le court !
Mais tout d’abord, un bref – enfin, mon bref à moi ! – retour sur l’historique de ma carrière…ou de mes carrières.

 

Carrière numéro un. J’ai été infirmière de 1989 à 1994, à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. Je détenais un poste de quatre jours quinzaine (4 jours aux 2 semaines) sur l’unité de soins de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique, quart de soirée. J’ai beaucoup aimé cette profession, mais avec la visite de la cigogne pour une seconde fois, j’ai choisi de passer tout mon temps en compagnie de mes enfants. La petite enfance, ça passe tellement rapidement. Je n’ai jamais regretté d’avoir mis un stop à cette carrière. Non, rien de rien, non, je ne regrette rien ! ?

 

Carrière numéro deux. Maman à temps plein, et ce pendant dix ans. Durant cette belle période à la maison avec les filles, j’ai également fait du bénévolat à l’école primaire Marguerite-Bourgeoys et à ma bibliothèque municipale, ici aux Cèdres. À l’occasion, dans le regard de quelques autres femmes, je ne méritais pas de me joindre à leurs conversations de « femmes de carrière ». Ce que j’avais à partager était, selon elles, inintéressant… Dans les paroles d’un sage, « ma vie, mes choix » ? I win, you lose !

 

Carrière numéro trois. En 2004, j’ai eu la chance de travailler en librairie, aux Éditions Vaudreuil, un peu par hasard. D’abord à temps partiel, puis graduellement à temps plus que plein ! Être libraire, c’est passionnant ! Tellement, que cela a été une affaire de famille. De mère en filles ! Et des fois, nous y travaillions les trois en même temps ! Les anciens de la place vous le diront, on a toutes la librairie tatouée sur le cœur ! Pendant une année, j’ai fait partie du comité de sélection de Communication-Jeunesse. J’ai lu des tonnes de livres pour ados durant cette année-là, et j’espère pouvoir y siéger à nouveau, une fois les études terminées.

 

Carrière numéro quatre. Tout en travaillant 40h/semaine en librairie, pendant ces cinq dernières années, je travaillais également, à raison de 10 à 15h par semaine, au service de l’animation de ma bibliothèque municipale Gaby-Farmer-Denis, aux Cèdres. Heure du conte, club de lecture, rencontres d’auteurs, expositions… Je suis tombée dans la marmite à livres, moi !

Une évidence, un choix

Un beau matin, après onze ans en librairie, j’étais devant une évidence : j’avais fait le tour du jardin. Plusieurs fois même. Et sauf si je décidais d’en devenir propriétaire, je ne m’y épanouirais plus. À l’aube de la cinquantaine, des choix s’avèrent nécessaires pour moi. Je jongle avec l’idée de devenir propriétaire d’une librairie ou d’être responsable de bibliothèque. Acheter une librairie, je n’avais pas les fonds pour ça. Être responsable de bibliothèque, je n’avais le diplôme pour ça ! Je souhaitais rester dans le monde merveilleux de la littérature. J’aurais pu imiter une amie et mettre à jour mes connaissances, retourner soigner les gens, mais ça ne me tentait pas. Travailler de nuit ou de soirée pendant des années, une fin de semaine sur deux, pas de vacances en juillet ou août, travailler à Noël ou au Jour de l’An… Quand on est sorti de ce moule-là, après tant d’années, ça ne me tentait vraiment pas d’y retourner, disons-le franchement…

 

J’en suis venue à la conclusion que c’était plus facile, et moins risqué, de devenir technicienne en documentation que d’être propriétaire de commerce à ce stade-ci de ma vie. Mais laisser un emploi – même s’il est peu payant ! – pour retourner aux études, c’est un peu inquiétant… Mon conjoint se bat périodiquement avec un trouble de santé mentale ; une des filles quitte le nid pour voler de ses propres ailes, l’autre commence l’université, ça fait beaucoup de changements dans mon univers… Finalement je plonge. Je m’inscris au collège anglophone John-Abbott, à Sainte-Anne-de-Bellevue. La proximité l’emporte sur la langue d’enseignement.

 

Je suis parfaitement bilingue – anglais et français –, mais je ne suis jamais allée à l’école anglaise ! Ça m’inquiétait un peu au début, mais nous sommes si bien entourés à John-Abbott. Mes craintes se sont rapidement envolées. C’est un beau campus en plus, et on y reçoit un enseignement de qualité. Information and Library Technologies, ou ILT pour les intimes, c’est un programme génial qui offre l’opportunité de suivre la formation à temps partiel selon les disponibilités de l’étudiant ; ou encore de façon intensive sur 2 ans pour les gens qui détiennent déjà un DEC ; ou encore sur trois ans, comme toute formation technique au collégial. Dans mon programme, on retrouve des jeunes tout droit sortis du secondaire, des étudiants qui reviennent après un DEC ou un diplôme universitaire, des gens comme moi qui changent de carrière. Je me suis sentie à ma place tout de suite ! Nous avons entre 18 et 60 ans, nous sommes des hommes et des femmes, nous sommes tous québécois – de naissance ou d’adoption. Et nous formons une vraie famille !

 

Lors de ces deux premières années de retour aux études, toutes les facettes de ma vie ont été à temps partiel. Occuper deux emplois à temps partiel, soit 20h au total. Suivre quatre cours par session, et faire les travaux qui vont avec. Mais il y avait aussi ma vie de famille, et la santé de mes parents vieillissants. À date, ça tient ! Merci à mes amours. ?

Entre temps, j’ai laissé mon poste de libraire. Une chance s’offre à moi : un poste dans une autre bibliothèque de la région, à Saint-Zotique. J’ai d’abord été engagée comme préposée aux prêts, et depuis cet été, je fais du travail de technicienne. J’ai l’opportunité de mettre en pratique ce que j’étudie depuis les deux dernières années. Et j’adore ça !

 

À la prochaine rentrée scolaire, je me consacrerai à temps plein aux études. 8 cours par session ! Ouille ! C’est 8h de cours par jour, et c’est 8h d’études et de travaux qui vont avec ! Je délaisserai sous peu mon poste d’animatrice à ma bibliothèque municipale aux Cèdres et je continuerai de travailler, toutefois seulement un dimanche par mois, à la biblio de Saint-Zotique.

 

Bon, je vous entends dire : technicienne en documentation, technicienne en documentation, qu’est-ce que c’est que ça? ÇA, ça permet de travailler en bibliothèque, dans un centre d’archives ou un centre de documentation, ou encore de faire de la gestion de documents administratifs. Et oui, il faut un diplôme pour ça ! Même que pour être bibliothécaire, il faut une maîtrise universitaire. Y a quelqu’un qui s’est fait la réflexion : les bibliothèques, ça existe encore ? Grr mphmf… Oui, c’est même très dynamique et c’est le lieu culturel le plus fréquenté au Québec. L’oracle Google n’a pas réponse à tout, et le livre numérique n’a pas tué le livre papier. On est des spécialistes de l’information du XXIe siècle ! On a même une association professionnelle : https://aptdq.org/la-profession/definition/

 

Si vous avez fait le tour du jardin, professionnellement ou autre, je crois qu’il n’est jamais trop tard pour donner un coup de barre à sa vie.

La carrière numéro cinq débutera officiellement en mai 2018. Je serai Lynn Chadwick, technicienne en documentation.

 

Ah mais j’ai également écrit un livre, donc c’est peut-être ma carrière numéro six. Et j’ai fondé un OBNL à vocation…littéraire ! Mettons qu’on s’entend pour carrière numéro sept ? ?

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2 Comments

  • Reply
    Lynn Chadwick
    août 20, 2017 at 1:51 pm

    La rentrée, c’est demain!

    J’espère que ça vous donnera le petit souffle d’encouragement pour entreprendre un virage si c’est ce dont vous avez besoin 🙂

    Merci Daily Pop Heart!

    Lynn

  • Reply
    Fabien
    août 20, 2017 at 5:41 pm

    Beau témoignage et plein de motivation ! <3

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