Je glisse souvent dans mes posts Facebook que je vis de l’anxiété. Ce “mal de l’heure”, comme diraient certaines personnes de mon entourage. Je fais de l’anxiété probablement depuis toujours, mais ce mal pour moi n’avait pas de nom. J’ai pu identifier la problématique il y a seulement 3-4 ans.
Avoir un mal qui n’a pas de nom, c’est se sentir différente, pas à la hauteur de ce que je devrais être. C’est gérer des tempêtes intérieures 10 fois plus grosses que ma personne, sans en laisser dépasser une miette. Et en plus, vivre tout ça avec une hypersensibilité – mais ça je vous en reparlerai dans un autre billet.
Qu’est-ce qui est encore plus difficile que de vivre avec de l’anxiété ? Côtoyer des gens qui n’en ont jamais eu. Et s’il vous plaît, ne venez pas me dire que tout le monde a déjà vécu de l’anxiété une fois dans sa vie, parce que nah – ça minimise tellement ce qu’une personne ressent quand elle a de l’anxiété au quotidien.
Alors j’avais le goût de vous partager mes étapes et comment j’aborde l’anxiété dans ma vie. Parce qu’on en parlera jamais assez. Parce que si j’avais eu vent de ça à la fin de mon primaire/début secondaire, ma vie aurait été d’une légèreté absolue.
La douceur là-dedans
Avoir une vision différente d’aborder son cerveau est la première douceur à s’offrir. Il est parfait ton cerveau, il est unique à toi. Si avant je combattais pour faire comme tout le monde, aujourd’hui j’accepte de trouver mes propres trucs, d’y aller à mon rythme et surtout de respecter mon énergie.
Comment on fait ça, respecter son énergie ? Ben premièrement, bienvenue dans le monde d’une anxieuse ! Il se peut que j’aie dit oui à une activité et que le jour venu, je me décommande parce que mon dieu que je le feel pas. C’est pas contre toi bien entendu… Team #introanxieuse ! Est-ce que des fois je me donne un petit coup de pied pour y aller quand même ? Oui… Naturellement, il y a des choses qui ne se déplacent pas.
En général, je peux dire qu’aujourd’hui je me size bien, mais faut aussi dire que je suis passée maître dans l’art de la préparation mentale !
La préparation mentale
C’est simple : moins de surprises. Il y a des trucs qui demandent plus de préparation mentale que d’autres. Tu veux m’inviter à un party. Okay, mais dis-moi qui va être là. Si c’est des gens que je ne connais pas, oublie ça, pas question de me faire jouer à des jeux, chanter au karaoké ou autres trucs du genre.
Mon chum qui invite quelqu’un à souper à la dernière minute. Okay, si je connais bien cette personne, je suis automatiquement bien heureuse, mais si la personne est accompagnée par quelqu’un que je ne connais pas… Oufff, laisse-moi un bon 10-15 minutes, que la préparation mentale embarque et que ma face d’enterrement disparaisse hahaha ! (Juste mon chum et mes parents qui ont droit à des faces d’enterrement. ;P )
Sur le coup je réagis rarement bien, mais je peux dire que maintenant, je m’apaise vraiment plus vite qu’avant. Pis ça fait du bien, parce que j’ai le droit d’être déçue, j’ai le droit de pas être prête, j’ai le droit d’être anxieuse.
Nommez la chose
Maintenant j’en parle ouvertement. Ça peut arriver dans une conversation où je parle de moi ou d’un événement, et que je dise “ah ça, c’est mon côté anxieux”, etc.
Bon, j’ai toujours majoritairement la même réaction du monde : “Ah ouin ! Mon dieu, t’as pas l’air d’une personne anxieuse pantoute.” *soupir*
Sérieusement, je ne sais pas à quoi est supposé ressembler une personne qui a de l’anxiété. Surtout que ça peut être vécu de différentes façons pour chacun. Le processus est clairement intérieur, et c’est pourquoi je trouve important d’en parler pour l’amener à l’extérieur.
Est-ce que c’est toujours aussi facile ? Bien sûr que non. C’est très confrontant, parce que les gens se comparent, comprennent pas parce qu’eux auraient jamais telle ou telle réaction. C’est pour ça qu’il faut nommer les choses – pas pour s’en servir comme excuse, mais pour s’apprivoiser et accepter de voir, de vivre le monde d’une façon différente d’un autre.
Il y a des trucs dans ma vie que j’ai accepté qu’ils ne changeront jamais. Comme téléphoner pour un rendez-vous… Quelque chose de bien banal, et pourtant qui me demande un effort surhumain. Maintenant j’essaie de le faire par courriel haha, mais sinon je me l’écris d’avance dans mon agenda, et des fois je repousse et repousse, jusqu’à ce que je ressente que j’ai l’énergie pour le faire, et là c’est maintenant ou jamais. 😛
Comme je suis bien entourée, je demande aussi de l’aide ! Oui oui, je fais de vraies demandes haha ! Même si a priori ça semble bébé, mon chum m’aide beaucoup, et avant ça je demandais souvent à mes parents (comme pour un rendez-vous pour ma voiture – on a le même mécanicien).
Est-ce que tout mon entourage comprend ? Définitivement pas, et sûrement que certains d’entre eux ne comprendront jamais, mais l’important c’est que moi, je ne vois plus l’anxiété comme un fardeau, mais bien un trait de ma personnalité. Alors une journée à la fois – et toujours se rappeler qu’un mauvais jour ne détermine pas le reste de ta vie. <3
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